15 et 16 mai : Saint-Pierre

L'escale sera principalement consacrée à l'avarie d'un des paliers porteurs du vilebrequin d'un des moteurs principaux de la machine avant.

 
 

 

 

 

 

 

 

Bar inspiré du film "Le crabe Tambour"

 

 

 18 mai : fortune de mer

LA VIE TIENT A PEU DE CHOSE…

Cela fait plus de cinq mois que nous avons quitté Brest et le retour à la maison est proche.

Nous venons de quitter Saint-Pierre, chef lieu de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon port de pêche réputé en particulier pour la morue. Pour les mécaniciens du compartiment avant cette escale a été occupée par le démontage fastidieux d'une des têtes de bielle d'un des moteurs principaux. Entre les coups de masse à donner sur l'énorme clé à desserrer les écrous et le maniement des palans les seuls arrêts techniques autorisés se passaient au bar de "La Morue Joyeuse", nom de bar inspiré par le film culte du Crabe tambour.
Nous sommes au mois de mai, le temps semble bien clément. Lors de notre dernier passage en avril de l'année précédente la température extérieure était de zéro degré, la température de l'eau de mer à un degré au-dessous de zéro et lorsque l'on revenait de terre vers le bord face au vent, la neige nous enveloppait des pieds à la tête. Avec tous les moyens de chauffage possibles, groupes frigo-air en mode pompe à chaleur et radiateurs électriques d'appoints en fonction, la température à bord atteignait tout juste cinq degrés.
Depuis deux jours à peine nous faisons route vers Reykjavik la capitale et le principal port de l'Islande. Nous sommes à l'Est de Terre Neuve. Comme toutes les nuits, notre fier vaisseau, conserve d'un autre vaisseau illustre, navigue au même cap mais sur les trois quarts arrière tribord de ce dernier. Ceci pour éviter de grimper sur l'autre en cas de défaillance.
L'équipage non de quart sommeille dans les bras de Morphée, quand tout à coup vers minuit passé de 20 minutes l'alarme générale est donnée : "Aux Postes de Combat ! Alarme voie d'eau !".
Ce n'est pas un exercice. Quelques minutes auparavant l'officier de quart à la passerelle rendait compte au Commandant que bizarrement le loch indiquait une vitesse nulle alors que les deux machines étaient en Avant. Le bâtiment était prisonnier d'un pack de glace. Les ordres fusent, "Machines stoppez !", "Machines en Arrière !", "Tribord en Avant, Bâbord en Arrière", etc. Le bâtiment n'obéit plus et prend même de la gîte sur l'avant. Le pack de glace au niveau de la plage arrière est haché par les hélices. Le paysage est lunaire, les glaçons volent de partout. Une ronde des fonds est ordonnée. Une voie d'eau est découverte sur tribord arrière au niveau du local artillerie.
Une fois l'équipage aux postes de combat, une explication est donnée sur les événements en cours. La voie d'eau arrière est consécutive à une brèche d'un mètre cinquante de long et de dix centimètres de large, au niveau de la ligne de flottaison heureusement. Démontage des matériels installés sur le bordé, mise en fonction des pompes d'assèchement, mise en place de cales en bois et de chiffons, préparation d'un batardeau, on applique méthodiquement les méthodes enseignées.
L'inspection des fonds est assez inquiétante. A l'arrière tribord le bordé est enfoncé de cinquante centimètres en profondeur sur dix mètres de longueur et trois de haut, les membrures sont vrillées, à tribord au niveau de la cambuse et du local annexe du maître adjoint machines un enfoncement moindre a engendré une fissure au niveau de la face supérieure d'une soute à gazole, ce dernier se répand un peu dans le domaine du commis.
Une visite de coque ultérieure nous apprend que toutes les pales d'hélices sont tordues et qu'il manque même quelques morceaux. Le bruit disgracieux résonnant dans le poste arrière avait bien une explication.
Vers quatre heures du matin, après la tempête, un des moteurs de propulsion s'est mis en avarie, la routine. Une petite accalmie, je me rends au carré boire une mousse, les émotions cela donne soif, et là je trouve tranquillement installé l'aumônier (le padré, le bohut), un ancien mécanicien de la marine marchande, qui me fait la réflexion suivante en parlant des coins mis sur la brèche arrière :
"Dire que notre vie ne tient qu'à quelques bouts de bois et de chiffons".

 

 

 
 (Photo P. Gueneugues)
 
  (Photo P. Gueneugues)
 
  (Photo P. Gueneugues)

 

 

 

 

 

 

 

22 au 25 mai : escale à Reykjavik (Islande)

Située à la limite du cercle arctique, l’Islande est une grande île dont les habitants ont réussi depuis 1100 ans à préserver l’identité et la culture à travers une société rurale, indépendante et bien organisée.

Cela sera l’occasion de découvrir un pays sans arbres au sol d’origine volcanique. Une promenade nous fera découvrir des geysers d’eau chaude et les chutes de Gullfoss.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
     

 

30 mai au 4 juin : escale à Hambourg (Allemagne)

Port d’Allemagne, sur l’Elbe, Hambourg est un grand centre commercial et industriel.

Certains en profiteront pour se rendre à Berlin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mur

 

 

7 juin : arrivée à Brest

Nous sommes en 1991 après Jésus Christ. Toute la Gaulle est occupée par les Français … Toute ? Non ! un arsenal peuplé d’irréductibles breizhous résiste encore net toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas toujours facile pour les douaniers de camps retranchés de Cafarellum, Tourvillum, Quadripomum et Joanus Baatum.

10 juin : entrée au bassin

18 juin : sortie du bassin
 

 

 

   

 

 Au bassin

 

 

 
Au Pays du Chou-Fleur et du Chou-Chêne.
Vue de haut la Bretagne est le nez d’un hexagone boudeur. Un nez qui n’en finit plus, un nez qui hume la mer, un nez en forme de Finistère.
La Bretagne bénificie d’un climat égal : les minima ne descendent jamais au dessous de zéro, les maxima ne dépassent jamais 15°C. Seule la répartition des précipitations permet de distinguer deux saisons. :
-       Une grande siason de petites pluies, d’avril à octobre ;
-       Une petite saison des grandes pluies, entre novembre et mars.
Afin de faire face à un tel climat les Bretons se sont immunisés au point qu’ils sont à peu près imperméabilisés.
Cette contrée est à l’ouest de l’Europe, elle-même à l’ouest de l’Asie, elle-même à l’ouest de l’Amérique qui se trouve elle-même au large de la Bretagne. Ce qui prouve bien que la Terre est ronde et qu’à l’ouest il n’y a rien de nouveau.
Ce pays réputé pour ses menhirs (bloc de pierre ne représentant rien) et ses dolmens (menhirs fatigués), produit entre autres des Gaulois irascibles et des artichauds épanouis, aussi difficiles à assimiler les uns que les autres.
Mais la Bretagne ne se décrit pas : d’abord elle est faite pour les Bretons qui eux la connaissent bien. Quant aux autres, il leur suffit de savoir que c’est la dernière contrée, où, les rhumatisants mis à part, l’on puisse envisager de passer sa vie entière, sans avoir à se battre pour avoir sa place au soleil.
 

 



 

 

 Corvette Gants Blancs

Chaque année en été les élèves de la première année de l’école navale, appelés les « fistots » participent à une sortie en mer dite « corvette gants blancs » afin de se concentrer uniquement sur la conduite et la direction du quart et de l’équipe de la passerelle.

 Cette année, la corvette est composée de l’EV HENRY et de six bâtiments-école de la ménagerie, en l’occurrence le Léopard, le Chacal, la Panthère, le Lynx, le Guépard et le Lion. La sortie se déroule dans le nord de l’Europe avec deux escales principales : Lübeck en Allemagne et Scheveningen au Pays-Bas.

 

 

 

 

 28 juin : appareillage

 Nous quittons Brest, la météo est clémente.

Le Commandant de l'Ecole Navale, le Contre-Amiral Hubert FOILLARD, qui a sous sa coupe les bâtiments-école, sera de la sortie et nous passeront quelques jours agréables en sa compagnie à bord du HENRY.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 
  (Photo P. Gueneugues)
 
  (Photo P. Gueneugues)
 
  (Photo P. Gueneugues)

 

4 juillet : passage du canal de Kiel

Long de près de 100 kilomètres, le canal permet de traverser la péninsule du Judland et relie la mer du Nord à la mer Baltique.

 

 

 

 

 

5 au 8 juillet : escale à Lübeck (Allemagne)

Située au nord de l’Allemagne, à la limite de l’ancienne séparation des deux Allemagnes, la ville de Lübeck qui fut l’une des villes les plus importantes de l’Europe du Nord a su préservé son vieux centre ville malgré les bombardements dont elle a souffert lors de la dernière guerre mondiale. 

 

 

 

 

 

 

 

 

12 au 15 juillet : escale à Scheveningen (Pays-Bas)

Scheveningen, situé tout contre La Haye, est une charmante station balnéaire. L'occasion sera d'aller faire une promenade à Amsterdam.

 

 

 

 

 

 Station balnéaire

 La Haye

Champ de tulipes

Amsterdam

 

 

17 juillet : retour à Brest

Il est temps de faire son sac.

 

18 juillet : prise de Commandement par le CF Pierre DEVAUX

 

 

 

 

 19 juillet : débarquement

Cela sera ma dernière affectation embarquée. Une déviation est mise en place pour sortir de l'arsenal, L'atelier électronique est en proie aux flammes. L'incendie est visible de la ville.

Je prend la direction du sud, Toulon m'attend pour de nouvelles aventures.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

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