Historique

Construite sur l’emplacement d’un ancien prieuré abandonné qui portait déjà le nom de Notre Dame de la Verne, la Chartreuse fut fondée en 1170 à l’initiative de Pierre Isnard, évêque de Toulon et Frédol d’Anduse, évêque de Fréjus. A l’époque des chartreux, la ligne de division des diocèses passait au milieu de l’église et du cloître, c'est-à-dire le sens nord sud. Pour certains, l’église romane aurait été construite sur un temple païen consacré à la déesse Laverna, protectrice des voleurs auxquels l’épaisse forêt des Maures offrait un asile sûr. Verna désigne aussi en latin esclave. Ce mot était utilisé pour désigner les descendants des sarrasins de Fraxinet (La Garde-Freinet). Enfin, on pense aussi à l’utilisation de Vernium qui désigne l’Aulne ; En effet, les aulnes sont fréquents sur les bords de la rivière coulant au fond de la vallée. La première église romane fut consacrée le 3 octobre 1174. Elle fut détruite par un incendie et reconstruite.
 
Grâce à de nombreuses donations ou achats, la Chartreuse de la Verne devint rapidement propriétaire d’une étendue de terrains de plus de trois mille hectares (forêt, pâturages, terres cultivables et salines). La Chartreuse fut incendiée en 1214, 1271 et 1318. Le feu détruisit tous les bâtiments sauf l’église romane. Chaque fois, le monastère se releva de ses cendres. En outre, le couvent subit les assauts de nombreux pillards, quelquefois des seigneurs d’alentour, mais aussi des Sarrasins et en 1577, au cours des guerres de religion. C’est sas doute à la suite de cette dernière invasion que la voûte de l’église romane s’effondra. D’autres affirment que cet effondrement aurait eu lieu entre 1707 et 1715 à la suite des attaques de l’armée du Duc de Savoie contre les troupes de Louis XIV, lors du siège de Toulon. Dans le procès-verbal de perquisition à la Chartreuse établi par les officiers municipaux de Collobrières le 7 juin 1790, il est précisé : « l’ancienne église ayant été détruite depuis plus de 200 ans, le service se fait dans une grande chapelle bien entretenue ayant un autel de marbre très beau et le sanctuaire dallé de marbre bleu et blanc ».
 
Qu’il s’agisse de reconstruction ou de poursuite du programme de constructions, les chartreux ne « chômèrent » guère : les dates de 1738 sur la porte d’accès aux logements situés à l’ouest de la voûte d’entrée, 1772 au fronton e la voûte d’accès à l’église et au cloître, 1789 sur le pied droit est de la voûte ouest d’accès aux jardins, en font foi.
 
Mais en 1790, la révolution entraîna la mise sous séquestre de tous les biens de la Chartreuse, puis en 1792, après la fuite des derniers chartreux, la vente des bâtiments et terrains comme biens nationaux. Le dernier prieur, Dom Raphaël Paris put se réfugier à Bologne en Italie. En quittant la Chartreuse, les chartreux avaient pus gagner la plage de Saint-Clair près du Lavandou et de là par une barque de pêche gagnèrent Nice, où l’évêque de Nice mit à leur disposition une aile de son évêché. L’histoire religieuse de la Chartreuse de la Verne, placée sous le vocable e la vierge « Notre dame de Clémence », avait duré un peu plus de six siècles.
 
Par décret du 18 janvier 1921, la Chartreuse fut classée monument historique à titre de « vestiges dans la forêt » à l’exception des bâtiments d’exploitation agricole et la cour d’honneur qu’ils entourent.
 
Le 1er mars 1961, les Eaux et Forêts devenaient affectataires, au nom des Domaines et y installèrent un gardien. Enfin, 1968 voyait la naissance de l’Association des Amis de la Verne ». De 1969 à 1982, des travaux importants ont été exécutés grâce au courage et à la ténacité de la présidente, Mlle Annette Englebert et de son amie Annick Lemoine, aidées d’une équipe dynamique. En l’an 2000 un mécénat a permis de mener à bien la magnifique restauration du grand cloître et de l’église. Un bail emphytéotique a été signé entre l’Etat et la Congrégation des moniales de Béthléem, de l’Assomption de la Vierge et de St Bruno qui occupe les lieux depuis 1983.

  

 

1 Porterie
2 Grange
3 Boulangerie
4 Chapelle d'adoration
5 Perron et remparts
6 Petit cloître du XVIIème siècle
7 Eglise romane
8 Chapelles latérales du XVIIème siècle
9 Cellule témoin
10 L'huilerie
11 Cellier



 
 La Porterie

Cette salle servait uniquement de stockage pour les légumes, fruits et diverses réserves. Reconstruite il y a quelques années, elle permet l’accueil des visiteurs et expose les travaux d’artisanat fabriqués par les moniales qui vivent du travail de leurs mains.

  

   
   



 
 La Grange

Cette salle un peu surélevée est la plus haute du bâtiment sud ouest. Elle est au dessus de la boulangerie et comporte une cheminée. C’est une des pièces les plus sèches du monastère qui servait vraisemblablement à stocker les grains et autres produits qui craignaient l’humidité. La charpente a été refaite. Actuellement on y voit de belles statues d’art sacré qui transmettent un reflet de la Beauté de Dieu.
Au fon de cette salle, par la fenêtre on a une vue plongeante sur l’église romane dont on ne voie que le clocher recouvert de tuiles écaillées vernissées « or » caractéristique de l’art roman provençal de l’époque, et sur les cellules. La première cellule que l’on aperçoit a pour objectif de montrer un aperçu de ce qu’était la vie des chartreux entre le XIIème et XVIIIème siècle.

  

   
   
   
   
   
   



 

 
 La Boulangerie

Elle comporte un four à pain, exceptionnel par ses dimensions. La raison de la taille de ce four (5 mètres dans son grand axe) est qu’en plus des 15 à 18 moines chartreux, devaient vivre entre 30 et 40 personnes qui participaient à la vie du monastère. Ce four ne servait pas seulement à cuire du pain, mais aussi à la cuisson de tous les plats de l’ensemble e la communauté. Il n’y avait pas à l’époque d’autres moyens de faire chauffer les plats que ce four à pain. Il doit être allumé environ 24 heures avant la première fournée, on peut faire alors 3 à 4 cuissons à la suite et il reste chaud pendant 8 jours.
Au centre de la pièce, une petite trappe au sol ferme l’orifice par lequel on jetait les olives qui tombaient directement dans l’huilerie qui est juste en dessous.
 
On peut voir une maquette qui est une reconstitution du monastère tel qu’il était au moment de la révolution française. Elle a été élaborée à partir de plans établis par un architecte des monuments historiques dans les années 30. Il a pu retrouver les élévations à partir d’éléments archéologiques restants.

 

   
   





 
 La Chapelle d'Adoration

On y accède par un escalier taillé en pierres et l’ancien vivier des moines. Elle a été aménagée dans les anciennes souillardes. Elle est un lieu de recueillement et de prière.

 

   
   



 
 Le Perron de l'Huilerie et les Remparts

Le monastère est construit sur un promontoire rocheux. Tous ces contreforts n’étaient pas réalisés en vue de construire un château fort, mais un lieu de prière. La construction de ces remparts élevés était nécessaire pour obtenir une surface suffisamment plane permettant l’implantation des bâtiments, et elle permettait en même temps de limiter les intrusions de l’extérieur.

 

   
   
   
   



 
 Le petit Cloître

En accédant à la tribune de l’église romane, on peut admirer le petit cloître du XVIIème siècle, avec ses magnifiques arcades en serpentine. Le petit cloître permet aux moniales de se rendre en procession, de l’église au réfectoire, les dimanches et les jours de fête où elles prennent leur repas ensemble.

 

   
   
   
   


 
 L'Eglise Romane

Elle s’écroula au XVIIème siècle. Il ne restait plus que le mur nord, une partie du clocher et l’amorce de l’abside en cul de four. Elle vient d’être restaurée grâce à de généreux donateurs. La voûte a été entièrement refaite en grès, comme à l’origine.
Enchâssée dans un ensemble de bâtiments du XVIIème siècle, elle est orientée vers l’est, selon la tradition des églises des monastères, l’est représentant Jérusalem, qui elle-même évoque la Jérusalem céleste.

 

   
   


 
 Les Chapelles latérales

Elles étaient, elles aussi, entièrement en ruines jusqu’en 2005.
Une équipe de jeunes tailleurs de pierre a réalisé, avec art, la taille et la pose des pierres des doubleaux et des nervures, en pierre de saponite (pierre avoisinante de la serpentine).
Par une des fenêtres, on aperçoit le grand cloître de solitude, c’est là le cœur du monastère.
Autour des galeries de 90 mètres, s’ouvrent les cellules ans lesquelles les moniales, après tant de génération de moines Chartreux, demeurent dans la prière, la solitude, le silence et le sacrifice, offerts pour la Gloire de Dieu et l’amour de chaque homme sur la terre.
Un escalier mène au rez-de-chaussée où une exposition situe les grands fondateurs de la vie monastique au cours des siècles.

 

   
   
   
 Le grand cloître  Maquette


 
 La Cellule témoin

Cette cellule de solitude est le lieu où le moine prie, vit, travaille, dort et nourrit tous les jours de sa vie, hormis les deux célébrations liturgiques quotidiennes qui se déroulent à l’église.
De part sa situation par rapport au grand cloître, elle semble vraisemblablement être la cellule du père procureur du monastère. Cette cellule a été authentifiée par un mur et des latrines mises à jour lors de fouilles, elle a été reconstruite à partir d’éléments archéologiques des autres cellules du cloître.
Le jardin d’une cellule n’est pas de grande taille, mais il doit permettre au moine solitaires d’être en contact avec la nature. La hauteur des murs est un moyen de préserver sa solitude.
 
La reconstruction est celle d’une cellule au XVIIème siècle. L’encadrement des fenêtres et portes est en serpentine, les murs sont bâtis avec de la pierre de schiste et étaient autrefois enduits complètement. Seuls les angles étaient visibles.
Cet ermitage dans lequel le moine vit seul toute l’année comprend quatre pièces, aux murs enduits de chaux et nus :
-         une pièce, appelée « Ave Maria », où préside une statue de la Vierge, car les fils de Saint Bruno ont toujours placé leurs maisons sous la protection de Marie ;
-         l’Ave Maria se prolonge par un « promenoir » où le solitaire peut se détendre et prendre un peu d’exercice ;
-         à côté, se trouve le « cubiculum » où le moine couche sur un lit de planche portant une paillasse ; il est placé dans une alcôve. Devant la fenêtre, une table réfectoire où le moine prend ses repas ; un peu plus loin, une stalle pour prier et méditer ;
-         enfin « l’atelier » qui permet le travail manuel et où se trouvent les latrines (anciennes toilettes).

 

   
   
   
   
   
   


 
 L'Huilerie

Elle est constituée de deux « marres » principales dont seule la pierre de l’une subsiste. De l’autre ne reste plus que la trace. Encastrée dans le mur il y a aussi deux pressoirs secondaires.
Les olives arrivaient par des charrois à l’étage au-dessus et tombaient directement dans la première marre pour être écrasées. La première pression donne une huile d’olive vierge. La deuxième marre, c’est l’huile qui était remplie d’eau, ce qui permettait d’avoir une huile de seconde qualité et la troisième servait pour l’éclairage des lampes à huile. Les restes d’uen cheminée montrent que cette salle était chauffée et permettait d’avoir de l’eau chaude, indispensable pour la fabrication e l’huile de deuxième qualité.

 

   
   
   
   


 
 Le Cellier

Cette très belle pièce voûtée, pavée à l’ancienne a été reconstruite en 1991 par des bénévoles aidés par un maçon d’une entreprise des Monuments Historiques et un charpentier bénévole.

 

   
   
   
   
   

 

 

 


 

 

  

   

 

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