Le détroit d'Ormuz sous haute tension

13/1/12

 

«L'USS Carl-Vinson» fait aujourd'hui partie du dispositif américain de défense de la libre circulation dans le détroit d'Ormuz.

Article Le Figaro
 

Alors que la République islamique, lors de manœuvres navales, a menacé de fermer le détroit d'Ormuz, la marine américaine a envoyé un second porte-avions protéger cette voie maritime stratégique par où transite plus d'un tiers du pétrole mondial.

Vingt-quatre heures après l'attentat commis contre un spécialiste du nucléaire iranien, alors que Téhéran a menacé d'utiliser «toute la force» de sa marine contre les navires américains dans le Golfe, les États-Unis ont annoncé l'arrivée d'un second porte-avions dans la région, l'USS Carl-Vinson. Depuis que la République islamique, lors de manœuvres navales le mois dernier, a menacé de fermer le détroit d'Ormuz, voie maritime stratégique par où transite plus d'un tiers du pétrole mondial, la tension, loin de s'apaiser, continue d'augmenter.

La guerre des mots qui oppose Téhéran à Washington, qui a juré de «garantir» la libre circulation dans le détroit, en utilisant tous les moyens nécessaires, fait craindre à certains un affrontement ouvert entre les deux pays. À l'instar de celui qui opposa brièvement, en 1988, des bateaux de guerre américains aux forces iraniennes.

Pour bloquer le détroit d'Ormuz et répondre ainsi aux nouvelles sanctions que s'apprêtent à prendre les pays occidentaux, l'Iran dispose d'une palette militaire assez complète. La République islamique pourrait notamment utiliser des mines, des aéronefs, des missiles, des bâtiments de surface et des petits sous-marins pour interdire à la navigation ce goulet d'étranglement vital pour l'économie mondiale. «L'Iran possède l'arsenal de missiles balistiques le plus important et surtout le plus divers de la région», affirme Michael Elleman, spécialiste de l'Institut international pour les études stratégiques (IISS) de Londres.

Politique intérieure

Même si tous les systèmes ne sont pas au point, Téhéran aurait investi un milliard de dollars dans les programmes de missiles depuis 2000, notamment dans les Ghader, qui pourraient viser les navires et les porte-avions américains. Les forces navales, notamment celles des gardiens de la révolution, se sont dotées d'une vraie capacité asymétrique, en s'équipant de roquettes, d'artillerie et de petits bateaux d'attaque rapides.

Face aux forces iraniennes, la Ve flotte américaine, basée à Bahreïn, veille sur les mers. Depuis des années, la marine américaine se prépare à devoir rouvrir le détroit d'Ormuz par la force s'il le faut. Cette minicourse aux armements risque-t-elle d'enflammer la région? En 2008, alors que le dossier du nucléaire iranien dominait déjà l'agenda international, l'affrontement avait été évité de justesse lorsque cinq vedettes iraniennes s'étaient rapprochées à moins de 200 mètres de trois navires de guerre américains.

 
   

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