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Article paris Match
Un paquebot italien a heurté un récif dans les eaux peu profondes et s’est échoué dans la nuit de vendredi à samedi au large de la Toscane, faisant trois victimes et quatorze blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités.
Les trois personnes mortes dans le naufrage sont deux touristes français et un membre d'équipage péruvien, a indiqué l'agence Ansa, citant la justice locale. Le parquet a décidé de les faire autopsier. Le préfet local a communiqué un bilan de "trois morts certifiés", sans exclure des disparus. Des sources sanitaires ont aussi comptabilisé une quarantaine de blessés dont deux graves.
Un paquebot qui sombre, des lumières qui s’éteignent. Reste l’ombre du Titanic. Un bateau de croisière Costa Concordia s’est échoué vendredi soir au large de l’île de Giglio, dans la Sud de la Toscane. Le ferry italien transportant quelque 4230 personnes aurait heurté les rochers de Punta Gabbianara, rapporte « La Stampa ». Trois passagers sont morts par noyade et quatre sont portés disparus, a indiqué le préfet de Grossetto, Giuseppe Linardi, après une première confusion concernant le bilan provisoire.
Une dizaine de blessés ont été secourus par les gardes-côtes, qui tentaient samedi matin de libérer les derniers touristes pris au piège dans la coque d’acier immergée. Les rescapés ont été évacués sur l’île touristique, qui manque de structures pour une telle prise en charge, précise Euronews. Le maire de Giglio, Sergio Ortelli, a réquisitionné des écoles, des crèches et des hôtels. Une église s’est même transformée en centre d’accueil. Le transfert de nombreux passagers pour Porto Santo Stefano a débuté dans la matinée. Selon RFI, 460 français étaient à bord, et soixante-dix personnes manqueraient à l'appel.
Des scènes de panique
Le bâtiment avait quitté vendredi Civitavecchia, près de Rome vers 19 heures (18 heures GMT). Le millier de serveurs et autres membres d’équipage s’affairaient pour le dîner lorsque le paquebot s’est échoué sur le récif. «Nous étions en train de dîner quand la lumière s’est éteinte, a raconté un témoin. Nous avons entendu un fracas puis un bruit sourd, et les assiettes sont tombées au sol.» Le personnel aurait dans un premier temps évoqué un défaut électrique, avant de procéder à l’évacuation des passagers. Une brèche à l’arrière a rapidement fait basculer le navire long de 290 mètres …
Des gilets de sauvetage ont été distribués et les touristes invités à rejoindre les chaloupes sur le pont «par mesure de précaution». Mais l’évacuation aurait dégénéré. Un mouvement de panique n’a pu être contenu par l’équipage. Selon le quotidien régional italien, de nombreuses personnes seraient tombées à l’eau à cause de l’inclinaison du bateau –d’environ 20 degrés une heure après la collision-, d’autres se jetant dans les eaux glacées par désespoir. Une journaliste a dénoncé la mauvaise organisation de l’équipage, non formé aux situations d’urgence.
«Notre première pensée va aux victimes»
Dans un communiqué, la société génoise Costa Concordia a déploré la catastrophe. «Notre première pensée va aux victimes: nous voulons exprimer nos condoléances et notre soutien à leurs familles et leurs amis.» Une enquête administrative pour déterminer les causes de l’accident a été ouverte, ont indiqué les autorités portuaires de Livourne, qui coordonnent les opérations de sauvetage. Elle devrait également permettre de déceler d’éventuelles failles quant à l’organisation et la formation des membres d’équipage. Le navire était attendu à Savone pour la première étape d’une croisière «parfum d’agrumes» sur la Méditerranée.
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15 janvier
Le bilan provisoire du naufrage du paquebot Costa Concordia est désormais de cinq morts. Vingt-quatre Français sont toujours portés disparus.
Quarante-huit heures. Depuis vendredi soir, les secours s’affairent autour de l’épave du Costa Concordia, paquebot de croisière qui s’est échoué sur le récif de Punta Gabbianara, au large de l’île toscane du Giglio. Le bateau italien transportait quelque 4230 personnes, parmi lesquelles un millier de membres d’équipage. L’accident de navigation s’est mué en drame au fil des heures.
Dimanche soir, les sauveteurs étaient à la recherche de quinze disparus, passagers et personnel confondus, selon la presse italienne. Nombreux sont ceux qui seraient pris au piège de la coque d’acier, éventrée sur plus de soixante-dix mètres, qui gît sur le flanc. A l’aube, un couple de jeunes mariés coréens a été sauvé. Du bruit a été entendu dans les cales du navire, mais les équipes de secours se concentrent désormais sur la partie émergée, les chances de retrouver des survivants sous l’eau étant «quasi-nulle».
462 passagers français présents à bord
Le préfet de Grossetto, Giuseppe Linardi, dénombrait samedi trois morts, deux touristes français et un membre d'équipage péruvien, sans exclure des disparus. Des sources sanitaires comptabilisaient une quarantaine de blessés, dont deux graves. Selon le quotidien «Corriere della Serra», des plongeurs ont découvert dimanche deux corps de personnes âgées munies d’un gilet de sauvetage dans la partie immergée du bateau, portant à cinq le nombre de victimes.
Tandis que les rescapés français ont regagné le continent dès hier, le Quai d’Orsay a annoncé être sans nouvelles de 24 d’entre eux, rapporte Europe 1. «Nous sommes en train de les rechercher», a indiqué le ministère des Affaires étrangères, qui n'exclut pas qu'ils aient pu rentrer par leurs propres moyens. Sur les 462 passagers français présents à bord du Costa Concordia, 385 ont été rapatriés à en autocar jusqu’à Marseille samedi soir et dans la nuit. Une centaine de touristes a demandé à bénéficier du soutien psychologique de la cellule de crise.
Le commandant accusé d’homicide
Le bâtiment avait quitté vendredi Civitavecchia, près de Rome vers 19 heures (18 heures GMT). Serveurs et autres membres d’équipage s’affairaient pour le dîner lorsque le paquebot s’est échoué sur le récif. «Nous étions en train de dîner quand la lumière s’est éteinte, a raconté un témoin. Nous avons entendu un fracas puis un bruit sourd, et les assiettes sont tombées au sol.» Le personnel aurait dans un premier temps évoqué un défaut électrique, avant de procéder à l’évacuation des passagers.
Des gilets de sauvetage ont été distribués et les touristes invités à rejoindre les chaloupes sur le pont «par mesure de précaution». L’évacuation a malheureusement dégénérée, de nombreuses personnes seraient tombées à l’eau à cause de l’inclinaison du bateau –d’environ 20 degrés une heure après la collision-, d’autres se jetant dans la mer glacée par désespoir. «Il y a eu une mauvaise organisation pour débarquer sur les chaloupes, a confié une Française au micro de la radio. Puis il n’y avait personne pour nous accueillir à terre. On a tout perdu…
Une enquête administrative pour déterminer les causes de l’accident a été ouverte, ont indiqué samedi la capitainerie de Livourne, qui coordonne les opérations de sauvetage. Elle devrait également permettre de déceler d’éventuelles failles quant à l’organisation et la formation des membres d’équipage. Le commandant du navire et son second ont été arrêtés, accusé d’homicide multiple, naufrage et abandon de navire. Le paquebot était attendu à Savone pour la première étape d’une croisière «parfum d’agrumes» sur la Méditerranée. Un voyage rebaptisé «Croisière de la mort» par les médias italiens.
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16 janvier
D’après le témoignage du responsable des serveurs à bord du paquebot Costa Concordia, le commandant aurait fait détourner le navire pour lui faire plaisir.
Un dimanche presque comme les autres. Sur l’île toscane du Giglio, les touristes se mêlent aux autochtones pour profiter du doux soleil hivernal. Le récif de Punta Gabbianara s’érige fièrement au-dessus de la mer Tyrrhénienne. Des rochers sur lesquels est venu s’écraser un géant d’acier. Depuis vendredi soir, les secours s’affairent autour de l’épave du Costa Concordia. Le sauvetage d’un couple de jeunes mariés coréens, puis l’identification de deux passagers japonais à Rome redonnait espoir, réduisant la liste des personnes portées disparues. Mais les premiers témoignages de membres d’équipage viennent assombrissent davantage ce triste horizon.
Sur l’île, les langues se délient. «Tout cela pour une faveur», s’emporte une femme sur un banc. Un excès de zèle, une plaisanterie. Antonello Tievoli, chef des serveurs sur le Costa Concordia, a raconté sa version de l’histoire, rapporte le «Corriere della Sera». C’était en début de soirée, les effectifs étaient mobilisés pour le dîner. Maître à bord, le commandant Schettino insiste pour que l’employé rejoigne le pont supérieur. Il lui a réservé une surprise: détourner l’itinéraire habituel de la croisière pour frôler la côte toscane, approcher au plus près son ’île natale de Tievoli.
«Je n’aurais jamais imaginé atterrir chez moi»
Fils d’une coiffeuse et d’un ancien restaurateur, ce responsable devait débarquer sur Giglio la semaine précédente. Mais faute d’effectif, Antonello Tievoli était resté à son poste. «Antonello, viens voir, nous sommes tout près de Giglio», l’apostrophe Schettino. Malgré l’obscurité, les rochers escarpés semblent découper le rivage. Le jeune homme se penche par-dessus le bastinguage. «Attention, nous sommes très près de la côte…» Trop tard. Un vacarme assourdissant vient rompre la légèreté des flots lancinants. A bord de cette ville flottante luxueuse, 4 229 passagers et membres d’équipages. Deux fois plus que sur le Titanic.
«Je n’aurais jamais imaginé atterrir chez moi», aurait confié Tievoli aux officiers de la garde côtière. Accusé d'homicides multiples et abandon de navire, Francesco Schettino a été incarcéré samedi à Grosseto, en raison du risque de «fuite et dissimulation de preuves», selon le procureur Francesco Verusio. Reste la culpabilité. Et les dépouilles de ces touristes s’accrochant à un rêve. Les corps de deux personnes âgées ont été retrouvés dimanche dans la coque immergée du navire. Giovanni Masia, 86 ans, avait respecté les consignes de sécurité. Il gisait à proximité d’un point de rencontre, muni d’un gilet de sauvetage. Il faisait son premier voyage depuis sa lune de miel, il y a un demi-siècle.
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