ILE DU LEVANT
 L’ile du Levant avec ses cotes de falaises est à 90% occupée par la Défense Nationale, ce qui a permis de préserver la faune et la flore, ce qui en fait une réserve naturelle des plus remarquables. Utilisée principalement pour les essais de tirs de missiles, elle sert aussi, à côté du phare du Titan, de cible à terre pour les entraînements de tir des aéronefs de la Marine et de l’Armée de l’Air. Le reste de l’ile correspond au village Héliopolis qui accueille des naturistes depuis 1931. Ce sont les docteurs Gaston et André Durville qui ont acheté le domaine d'Héliopolis et qui ont créé le premier centre naturiste d'Europe. Jadis, l’ile a hébergé un bagne pour enfants, légère ombre au tableau idyllique. En 1993, une réserve naturelle régionale est créée au domaine des arbousiers.







 

Les Iles d'Or
 




 

 

 
Côté Héliopolis  
 

 Le phare du Titan La pointe du Titan

 


 
Petit Historique de l'Ile du Levant et du Champ de Tir
I. - L'ANTIQUITE
Le groupe des îles d'Hyères, les Stoechades (du grec Stoichades Nêsoi litt : "les îles en lignes") se composent de trois îles principales et quelques îlots rocheux.
Le nom de Stoechades insulaires donné aux îles d'Hyères par les géographes de l'antiquité a donné lieu à une confusion provenant de ce que certains anciens tels que Pline et Dioscoride l'ont également attribué aux petites îles du golfe de Marseille.
Selon Dioscoride qui les nomme Stichades, elles empruntaient leur nom à une herbe qu'il décriit comme semblable au thym et qu'il appelle stiicha (cette plante ne peut être que la lavandula stoecha).
L'île du Levant appelée, à cause de sa situation par les Grecs, Hypoea, Pline l'Ancien la désigne sous le nom de Phila. L'île du Levant fut aussi appelée Cabaros ou Cap Roux et Titan.
Les Celtes, premiers habitants connus, en furent chassés par les Ligures, remplacés à leur tour par les Phocéens de Marseille qui vinrent y implanter des établissements importants de 390 à 350 avant Jésus-Christ.
Certains auteurs font remonter à l'occupation romaine les ruines encore visibles d'un poste fortifié appelé Tour du Titan (anse de Lizerot). 

 


   
 Pline l'Ancien  Dioscoride






 

 

 
 II.- LE MONACHISME
Aux premiers âges du monachisme de certains anachorètes vécurent sur ces îles ; Saint-Honorat, qui fonda en 375 le célèbre monastère de Lerins, serait venu se recueillir auprès de Caprais, pieux ermite, retiré dans les Stoechades, véritable berceau du Christianisme gaulois.
 
Au début du Ve siècle, l’île acquit une grande renommée et une prospérité remarquable. Les moines de Lerins y établirent une importante succursale de leur couvent sous la direction de Théodore qui devint en 426 troisième évêque de Fréjus. Elle subit le pillage des maures d’Afrique qui ont aussi laissé des traces de leur domination sur l’île : on peut voir encore les ruines de leur Ribah à la pointe du Castellas, véritable nid d’aigle édifié propablement vers le IXe siècle. Du Xe au XIIe siècle les îles furent comprises dans les dépendances du fief d’Hyères appartenant à la maison de Fos.
L’île du Levant était alors bien cultivée, couverte de vignes et d’arbres verts ; d’autres moines s’installèrent, le monastère dépendait de l’Abbaye de Thoronet (un des actes de 1227 nous a conservé le nom d’un abbé Rolland).
Au XVe siècle des Bénédictins occupèrent l’île dont ils défrichèrent une partie. Des vestiges de leur couvent subsistent encore dans le vallon de Jas-Vieux.





 

   
 Saint Honorat Saint Caprais



 
 III.- LE MARQUISAT DES ILES D’OR
 
Lorsque Charles Quint envahit la Provence en 1536, il aurait changé les noms anciens : les îles d’Hyères reçurent le nom d’Autriche et furent érigées en Duché dont Andréa Doria n’a gardé la dotation qu’une quinzaine de jours.
Malgré les incursions barbaresques, l’île était encore habitée en 1536 lorsque le redoutable Kair et Din Barberousse vint séjourner au Levant.
En 1531 François 1er créa le Marquisat des îles d’Or qui comprenait Bageau, Port-Cros, l’île du Levant, le Marquisat fut donné à Bertrand d’Ormezan, Baron de Saint-Blancard. La prise de possession eut lieu le 13 février 1532, mais il ne conserva pas longtemps le Marquisat qui fit bientôt retour à la couronne.
En 1549, Henri II érigea un Allemand, Christophe de Rocouendorf, Seigneur des trois îles. Ces lettres patentes furent entérinées à Aix le 19 juin 1550. Deux ans après son investiture, le 14 février 1552, le Comte de Rocouendorf en fit don à Gabriel de Lutz, Ambasadeur de France à Constantiniple, ce dernier mourut en 1560, instituant héritières des parentes Jeannette de Grace et Jacqueline des Estardes.
Le 6 juillet 1573, Albert de Gondi, Baron de Retz, Maréchal de France, Gouverneur de Metz est qualifié Marquis des Iles d’Or. A sa mort en 1617, il les donne à son fils Philippe-Emmanuel de Gondi. Au XVIIe siècle un ambassadeur de Louis XIV, le Marquis de Bermont se retira sur l’île et introduisit plusieurs plants de vignes étrangères.
Le Marquisat est acheté en août 1656 au Duc de Richelieu par Gaspart de Covert, fils ainé du Baron de Bormes. Son neveu Jean-Baptiste de Covet, Marquis de Marignane lui succéda. Son fils Joseph Gaspard, Capitaine de cavalerie au régiment du Roi, présenta hommage en qualité de Marquis des Iles d’Or, le 24 mai 1696. Joseph Marie, Lieutenant général des Armées du Roi devint marquis à la mort de son père, le fils de Joseph, Emmanuel-Louis de Covet, Enseigne des chevaux légers de la Garde du Roi, beau-père de Mirabeau, fut le dernier marquis des Iles d’Or. Il rendit hommage successivement en 1760, et 1764. Après un nouvel hommage à Louis XVI le 16 février 1778, Emmanuel-Louis vendit les Iles d’Or 80 000 livres à Jean-Joseph-Simon de Savornin, Major Commandant de Port-Cros.



 
Charles Quint François 1er

 

 

 

 

 
 IV.- NAPOLEON
 
Dans le courant du siècle, les religieux, les frères de la Croix s’étaient installés sur l’île. Ils se livraient à l’agriculture. Malheureusement, leur établissement assez prospère se trouva presque ruiné par les Anglais en 1973. Si bien qu’en 1796 les colons étaient réduits à quatre familles, et les frères de la Croix à onze.
Messieurs Gazzinp et Roland qui l’avaient acheté en 1805 vendirent l’île au Comte de Retz qui devait le revendre peu après au Marquis de Las Cases.
Napoléon 1er en 1812 fait restaurer les forts et batteries de l’archipel. Parmi les nouveaux ouvrages édifiés à cette époque il faut citer le fort de l’Arbousier dominant Héliopolis. Composé d'une batterie et d'un corps de garde doté d'une citerne.  Les autorités militaires décident d'y établir une garnison d'un bataillon entier sur le plateau de l'Avis. Des baraques sont construites pour la troupe qui n'y séjourne que peu de temps.

 

 

 

 

 
 V.- LES ESSAIS AGRICOLES ET MISE EN VALEUR DE L’ILE
 
Nouveau propriétaire vers 1850, M. de Noiron rétablit des chemins et fit défricher 300 à 400 hectares de terrain. Quelques années plus tard en 1860, le Comte de Pourtales, propriétaire, obtint l’autorisation d’y établir une colonie agricole et pénitenciaire de jeunes détenus. L’île eut alors 500 habitants, 400 hectares cultivés dont 65 en vignes. En 1878, par suite du fonctionnement absolument défectueux de presque tous les services de cet établissement et cela après maints rappels et observations la colonie fut supprimée par le Ministre de l’Intérieur.
Le nouveau propriétaire M. Philippart créa le jardin d’acclimatation pour les plantes exotiques dans le vallon du Jas Vieux puis vendit l’île en 1880 à M. Paul Otlet qui établit son centre de culture au Grand Avis et reconstitua les vignobles créés par M. de Pourtales.
En 1885, l’Etat qui possédait pour les besoins de sa Marine quelques 60 hectares dans l’île vend ses propriétés et de 1883 à 1892, la totalité de l’île du Levant appartient à des particuliers.
En 1892, à l’occasion d’une saisie, l’Etat rachète les 930 hectares qui le lui appartenait pas avant 1883 pour la somme de 162 000 francs, et laissé M. Otlet propriétaire des 60 hectares, ancien domaine militaire.
Ce sont ces 60 hectares compris entre la Galère et la Pointe Rousse qui sont le point de départ de la création en 1931, du village d’Héliopolis.




 

 

         Le 5 août 1850, Louis Napoléon Bonaparte promulguait une loi visant à instaurer des Centres d'Education et de Patronage pour jeunes détenus. Des établissements privés que vient d'autoriser le gouvernement impérial, et qui se proposent philanthropiquement de rééduquer les jeunes délinquants.

Quelques temps plus tard, le 17 février 1858, le Comte Henri de Pourtalès achète un domaine sur l'île et décide d'y établir une colonie agricole et pénitenciaire. En février 1861, une soixantaine d'enfants, dont les plus jeunes ont cinq ans, quittent la prison de La Roquette, à Paris, pour gagner la colonie agricole de l'île du Levant.  Le pénitencier fonctionnea avec un effectif de 200 à 300 jeunes. 

Un événement grave, une véritable catastrophe, surviendra en 1866. Cette année là 65 enfants vinrent de la Corse. Révolte, assassinats, incendie provoquèrent la fuite des gardiens. L'infanterie et la gendarmerie mirent fin à la mutinerie.
   La réalité sera tout autre : travail forcé, malnutrition, brimades, sévices, jusqu'à ce que, dix-sept ans plus tard, les autorités alertées ferment le bagne des îles d'Or. 

Le pénitencier fermera ses portes en 1878.
    Le pénitencier




 
 VI.- LE CHAMP DE TIR
 
Depuis 1892, le domaine militaire a servi de champ de tir pour l’Escadre et l’Infanterie de Marine de Toulon.
Le Centre d’Etudes de Saint-Raphaël berceau de l’aéronautique navale dès avant 1914, s’était tout naturellement intéressé aux fusées et fut conduit très tôt à rechercher un lieu lui offrant des conditions de discrétion et de sécurité meilleures qu’à Saint-Raphaël. L’île était à la fois proche et éloignée du continent d’une quinzaine de kilomètres. Elle était en quasi-totalité dans le domaine militaire, pratiquement inhabitée (à part un petit noyau de naturistes) et disposait du champ de tir de l’Escadre et de l’Infanterie de Marine de Toulon.
En 1950 la Marine décida d’implanter dans l’île du Levant une station de lancement de fusées.
Après les premières expériences fort rudimentaires il apparut vite qu’il fallait disposer sur place des moyens divers qu’on ne pouvait sans perte de temps considérable, démonter et remettre en place : moyens de surveillance et de sécurité, de mesures, de lutte contre l’incendie, de soins d’urgences, de stockage et de préparation des matériels et donc de sources d’énergie, de moyens d’hébergement, de nourriture, de liaison et de transport.
Cette installation permanente prit corps dès 1952 sous le nom de Centre d’Essais et de Recherches des Engins Spéciaux (CERES) de la Marine.
Elle fut assortie dès 1955 d’un second organisme, le Groupe Technique des Engins Spéciaux (GTES) qui, attaché à la DCAN de Toulon, remplaçait le Centre d’Etudes de Saint-Raphaël. Son rôle était d’assurer le soutien technique de la base avancée qu’était le CERES et également de mener pour le compte de la Marine des études et des travaux de développement de certains matériels.
Dès qu’elle fut née en 1962, la Direction des Recherches et Moyens d’Essais (DRME) manifesta son intérêt par une participation financière à l’équipement du champ de tir puis à son fonctionnement.
Finalement il fut décidé en 1968 de regrouper sous une autorité unique relevant de la DRME, le GTES et le CERES, ces deux organismes complémentaires mais relavant de chaînes hiérarchiques totalement séparées.
C’est ainsi que naquit le Centre d’Essais de la Méditerranée (CEM) le 1er septembre 1968.




 


 

 



 EDIC accosté à Simone Berriau EDIC pendant la traversée
 
 EDIC débarquant un char sur le Levant  



 

 


 

 

  

 

 

   

 

 

 

 

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